Une nouvelle randonnée dans le Vercors, un peu plus au nord cette fois ci.

Départ de la maison forestière de "la Coche" (commune de Rousset-en-Vercors/Saint-Agnan-en-Vercors), à 1350m d'altitude ; montée tranquille le matin dans une sapinière très lumineuse où croît la grande gentiane, l'aconit napel (ssp à fleurs blanches), la carline acaule, la grande astrance, un parterre de campanules, de scabieuses et d'oeillets superbes.

Les papillons ne sont pas encore levés mais une avifaune extrêmement furtive grouille et pépie dans les arbres.

Arrivée ensuite dans le Pré Peyret, énorme étendue de pâtures où le pin à crochets est roi, vers 1600-1700m. Ce plateau est un "balcon avec vue" sur le Grand Veymont, qui nous domine de ses 2340m. Nous avons emprunté le fameux "GR91" qui conduit au Grand Veymont :-). Mais nous n'avons fait que traverser ce chemin ce jour-là, nous avons plutôt "déambulé" à cette même altitude, empruntant des sentiers herbeux -des "chemins de chèvre"- s'enfonçant au coeur du plateau, là où le Tétras Lyre est régulièrement décrit (faut pas rêver, nous n'avons pas eu cette chance). En outre, sur la crête du grand Veymont, il y a pas mal de monde le dimanche. (observés au jumelles)

La qualité des photos du Traquet motteux est à peu près représentative de la quantité de la population observée ce jour-là -jeunes et adultes-. Un oiseau très intéressant à observer, et assez peu farouche, à notre plus grand bonheur. En encore plus grand nombre, des Gobemouches noirs à la curée, avec toujours un insecte fourré dans le bec. Nous avons également noté une belle population de Becs-croisés des sapins, et de Tarier des Prés. Bien sûr, les Grands Corbeaux ont été de la partie. Nous avons probablement croisé un Cassenoix moucheté, mais malheureusement trop rapide et pas de preuves à l'appui.

Sur la descente, les papillons s'étaient activés. Apollons, Virgules, Moirés, Petits et Moyens nacrés et j'en passe, se disputaient les centaurées. Nous avons croisé le chemin pressé d'un énorme troupeau de brebis et de chèvres aux cloches joyeuses. Plusieurs centaines de têtes au moins, accompagnées seulement de quelques Patous pour les diriger. Autant vous dire que nous ne sommes pas allés "déranger" leur course, de peur de contrarier les "monstres blancs", très consciencieux dans leur tâche. Je me suis toutefois fait la remarque que ces gardiens canins auraient été en nombre largement insuffisant si ce troupeau avait été confronté à une meute de loups...

Données GPS + Carte

Carte sur EveryTrial

Observations d'oiseaux :

- Alouette lulu, Lullula arborea

- Bec-croisé des sapins, Loxia curvirostra

- Buse variable, Buteo buteo

- Chardonneret  élégant, Carduelis carduelis 

- Faucon crécerelle, Falco tinnunculus 

- Gobemouche noir, Ficedula hypoleuca 

- Grand corbeau , Corvus corax

- Pie-grièche  écorcheur, Lanius collurio  

- Rougequeue noir , Phoenicurus ochruros

- Tarier des près, Saxicola rubetra

- Traquet  motteux, Oenanthe oenanthe

Observations papillons : 

- Apollon, Parnassius apollo

 De vieux spécimens.

- Argus  bleu-nacré, Polyommatus coridon

- Comma (=Virgule), Hesperia comma

- Cuivré satiné (=Verge d'Or), Heodes virgaureae

- Fadet commun (=Procris), Coenonympha pamphilus 

- Fluoré, Colias alfacariensis  

 Du moins quelques Colias sp. car il est difficile de differencier avec certitudes les espèces françaises.

- Lycaon, Hyponephele lycaon 

- Moiré  lustré, Erebia arvernensis (=cassioides)  

- Moyen  Nacré, Fabriciana adippe

- Petit  Nacré, Issoria lathonia

- Sympétrum  à nervures rouges (S. de Fonscolombe) : Sympetrum fonscolombii 

- Crocothémis  écarlate : Crocothemis erythraea 

- Orthétrum  brun : Orthetrum brunneum 

- Orthétrum  réticulé : Orthetrum cancelattun 

- Gomphe à pinces septentrional : Onychogomphus forcipatus ssp. forcipatus

- Orthétrum à stylets  blancs : Orthetrum albistylum

- Agrion porte-coupe (Portecoupe  holartique) : Enallagma cyathigerum 

- Anax  napolitain : Anax parthenope

En ce dimanche matin de juillet, nous avons choisi le Vercors pour continuer nos explorations de la région.

Nous sommes partis du Col de la Bataille (1320m), avons longé le Roc de Toulau, pour enfin explorer le Plateau d'Ambel, pâturage d'altitude (1390m) très étendu plutôt dégarni, parsemé de quelques hêtraies centenaires lumineuses.
Nous avons rapidement quitté le GR qui fait le pourtour du plateau d'Ambel : trop de monde, des groupes de randonneurs qui parlaient boulot et riaient fort comme s'ils étaient au supermarché, qui marchaient le nez au sol à 20km/h, et qui de retour chez eux diront : "j'ai fait le plateau d'Ambel"...

Nous nous sommes donc plongés au coeur du plateau, en enjambant les parcs à vaches (en les surveillant du coin de l'oeil, car les gentilles Montbéliardes étaient en minorité, la plupart des troupeaux étant constituée de grosses Blondes d'Aquitaines nerveuses avec leurs veaux...).

Nous avons été agréablement surpris par une flore de montagne d'une richesse incroyable : nous sommes en pleine floraison de la Grande Gentiane, du Lys martagon, de l'Ancolie commune, de l'Aconit napel, du Laurier St-Antoine, et j'en passe. Forcément beaucoup de papillons dont l'Apollon et le Machaon, aux couleurs flamboyantes. Restaient quelques orchidées (O.moustique, O.pyramidal et un grand nombre d'Epipactis sanguine) mais hélas notre recherche de Sabot de Vénus est restée infructueuse.

Dans les prairies dominées par les éboulis, on l'y attendait et il était au rendez-vous : le Traquet motteux. Il s'est laissé observer un bon moment. Nous avons bien sûr croisé le Grand corbeau, mais aussi un Vautour fauve (isolé, c'est rare), un groupe de Chocards à bec jaune, et un couple de faucons indéterminés au comportement bizarre (plus grands que le crécerelle).

  Au coeur de la forêt, sur une petite clairrière baignée de soleil, nous avons croisé un Cordulégastre annelé et une Aeschne des joncs en chasse.

Données GPS + carte

Quelques observations  d'oiseaux:

- Chocard à bec jaune, Pyrrhocorax graculus Un couple virevoltant sur les falaises.

- Grand corbeau, Corvus corax

- Faucon indéterminé

- Rougequeue noir, Phoenicurus ochruros

- Traquet motteux, Oenanthe oenanthe

 Un mâle dans son amas de roches. Un beau exemple de mimétisme.
- Vautour fauve, Gyps fulvus Un individu a survolé le plateau.

De nombreuses observations  de papillons:

- Apollon, Parnassius apollo

  Quelques individus, dont certains vieillissant, d'une espèse toujours agréable d'observer et qui pour moi reste un emblème des plateaux du Vercors.

- Azuré  indéterminé

- Demi-deuil, Melanargia galathea

  De nombreux individus d'une espèce assez courante.

- Cuivré de la verge d'or (Cuivré satiné), Heodes virgaureae

   Un mâle, une obs pour ma part.

- Grand nacré, Speyeria aglaja

  Quelques individus, très difficiles à photographier.

- Machaon, Papilio machaon

  Un seul individu observé sur le plateau, mais en très bon état et bien coloré.

- Moiré  blanc fascié (Moiré fascié), Erebia ligea

  Un individu, une obs pour ma part.

- Moro-sphynx, Macroglossum stellatarum

- Némusien, Lasiommata maera

- Petit nacré, Issoria lathonia

- Petite tortue, Aglais urticae

  Un seul individu observé sur le plateau, un de mes préférés.

- Pièride du chou, Pieris brassicae

- Robert le diable, Polygonia c-album

  Un individu.

- Vulcain, Vanessa atalanta

Parmi les libellules:

- Aeschne  des joncs, Aeshna juncea

 Première observation de cette espèce pour ma part. Ce mâle fut difficile à photographie car comme beaucoup d'aeschnes, il ne s'est posé que rarement et très furtivement. Il chassait dans une petite clairière de la forêt.

- Cordulégastre  annelé, Cordulegaster boltonii 

 Un des plus gros odonates français que le cordulégastre annelé, ici un mâle de la sous-espède C. boltonii boltonii. En période de chasse lui aussi (même secteur que l'A. des joncs), j'ai pu l'obsever capturer et dévorer rapidement une guêpe (Vespa sp.)

  03 juillet 2011, Plateau de Ambel, Drôme (26), FRANCE 
Panasonic Lumix DMC-FZ100 et DMC-FZ18

En ce dimanche 27 mars 2011, sous une température de 10°C et sous les giboulées classiques en cette saison, nous avons arpenté le massif de Crussol dans son secteur Nord.

Nous avons observé les premières orchidées de la saison : Ophrys araneola et  Himantoglossum robertianum. 

Les premières fleurs du muscari négligé Muscari neglectum et de l'euphorbe charachias Euphorbia characias ont pu être notées.  La garique avec cette fraicheur était assez paisible, mais nous avons croisé quelques crache-sangs Timarcha tenebricosa.

21 km dont la moitié d'ascension, pour 10h30 de marche, et 1200m de dénivelé positif (de 500m à 1680m)... non, ceci n'est pas le profil d'un étape du Tour de France, mais bien celui de notre promenade dans le Diois/Sud Vercors, depuis le petit village de Romeyer (à 6km de Die), jusqu'à la réserve des Hauts Plateaux du Vercors, à l'attaque du fameux Glandasse.
D'abord, la montée à l'ombre du monstre de pierre dont les pans de falaises se dissimulent encore dans l'ombre, le long d'un ruisseau chantant au milieu de pierres moussues touchées brièvement par les rayons d'un soleil montant, gonflé d'un gros orage de la veille. La pente se raidit, avec le soleil qui chauffe la rosée, et cette atmosphère de jungle ne nous quitte que pour déboucher sur un monde de pierres : verticales, les falaises, horizontales, les éboulis. Survolés de vautours fauves, l'ascension s'achève enfin au col des Bachassons sur les pelouses calcaires des Hauts Plateaux du Vercors, dominées par le Grand Veymont (2341m) et le Mont Aiguille (2086m). Enfin descente par le sentier du Balcon du Glandasse, dont les ponts fragilement posés sur les éboulis ont été arrachés par des torrents éphémères. Une arrivée au chaud soleil du soir, au stridulement insistant des cigales, alternant pinèdes et prairies vrombissantes d'asclapahes qui sentent bon la lavande.
Pour le programme floristique : Sabot de Vénus (en défloraison malheureusement, Orchis moustique, Orchis à deux feuilles, Grande Astrance, et toute une petit flore d'éboulis qu'il nous reste à identifier) ; au programme faunistique, entre autres : Vautour Fauve, Bec-croisé des sapins, Casse-noix moucheté, Venturon montagnard, Pouillot de Bonelli, Bondrée Apivore.
Ce serait mentir de dire que nos corps n'ont pas physiquement souffert, mais nos esprits émerveillés les auront vaillamment soutenu jusqu'à la fin.
Et moi je tire mon chapeau (et Michel se joint à moi) à nos "vieux" qui ne le sont pas tant que ça : à sauter comme des cabris tout au long de ce qui se rapprocherait plus d'un "trekk" que d'une randonnée, ils m'ont im-pre-ssio-nnée !